MI-COUPABLE et MI-VICTIME

Deux faits en une histoire pour ajouter un peu plus de flou à la certitude de ma conscience de n’être ni coupable, ni innocente.

Deux drôles d’histoires d’une boussole déboussolée!

La première git dans mon enfance.

J’avais onze ans. 

Sous le préau de l’école était entré un oiseau qui ne savait plus en sortir.

La porte était petite. 

Les verrières faisaient le tour de ce lieu très lumineux, qui nous protégeait de la pluie et du froid.

L’oiseau était affolé. 

Il cherchait à s’enfuir mais ne le pouvait plus.

Alors, pour l’aider à s’échapper, j’ai voulu le conduire à la sortie.

Pris de peur, il s’est précipité sur l’une des vitres et s’y est fracassé.

J’ai encore dans la tête le bruit de sa mort.

Quand il est tombé sur le sol, sans vie, alors que je voulais l’aider, j’ai ressenti toute la culpabilité de mon incapacité à n’avoir pu le sauver.

Ce n’était qu’un oiseau.

Mais sa mort pèse sur ma conscience comme celles des innocents assassinés.

Son sang versé par ma faute réclame un prix que je ne peux payer.

Le deuxième fait est plus récent. 

Entre choc qui toque fort et dégout jamais jeté à l’égout.

J’avais trente ans, peut être moins.

Sur la route, je remarquais, de loin, quelque chose qui attira mon attention.

C’était, ce que je crus d’abord, une faïence.

Un rond rouge écarlate, avec de gros carreaux de mosaïque, plus sombres, comme en terre cuite.

C’était magnifique.

Surtout la couleur rouge qui me semblait si éclatante.

Comme je m’étais approchée, je contemplais cette toute beauté avec un grand plaisir, comme on se réjouit à la vue d’une œuvre d’art.

Jusqu’à ce que je comprenne!

Le rouge était le sang d’une tortue écrasée.

Mon plaisir s’est transformé en sentiment d’horreur.

J’ai gardé de ces deux évènements la sombre impression que parfois l’on peut tant se tromper sur une situation que rien de ce que nous vivons n’est juste, ni fiable.

Ce qui nous semble parfois être le bien est pourtant mal.

C’est là toute la faiblesse de l’homme, dont les yeux n’ont jamais toutes les données d’un fait. 

On se croit pourtant Dieu, mais on ne l’est jamais!

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